C'était prévu de longue date, on en avait longuement parlé, et puis nous nous sommes décidés à partir. Laurent a réservé l'hotel: une grande demeure divisée en appartements, dont Nathalie, notre hotesse assure l'accueil chaleureux.
Mercredi soir, après le boulot, on se retrouve tous chez Fred pour embarquer dans la Passat, chargée comme une mule, 2 vélos sur le toit, 2 autres sur le porte-bike à l'arrière. Reste à charger Laurent, et nous voilà partis pour 5h de route vers La Bresse.
Autant vous le dire tout de suite, la météo n'était pas avec nous.
Dès le Luxembourg la pluie s'invite sans qu'on lui ai demandé. L'ambiance à bord est bonne et le restera tout au long du périple.
A 21h, il nous reste 30 km à couvrir jusqu'à notre destination, mais pour ne pas risquer d'arriver au moment où tous les restos ferment, nous faisons halte à Remiremont. Nous cherchons une pizzeria avec vue sur les vélos. Un local nous indique le chemin :"vous prenez à gauche", et nous fonçons à droite, laissant là notre autochtone. Après avoir ingurgité nos pizzas, retour à la voiture pour les 30 derniers Km. Nous avons reçu le code d'entrée, et nous prenons possession des lieux. 2 chambres: 1 x 2 lits, 1 x 1 grand lit, et le canapé-lit du living. Le grand lit se joue au poker (merci Nico pour la boite providentielle), et c'est Nico qui l'emporte.
Jeudi matin, levés à 8h15, il pleut encore. Petit-Déj, il pleut toujours. Nous ne nous laissons pas impressionner, et c'est en habit de lumière que nous sortons les montures du local à skis. Nathalie nous avais obtenu les cartes des itinéraires VTT de la région, et nous voilà partis. La Bresse est au fond de la vallée, il n'y a donc qu'une seule possibilité : grimper. Et c'est ce que nous allons faire pendant 5 Km, jusqu'au col de la Grosse Pierre. de là commence le fléchage VTT. Rapidement, nous nous retrouvons à devoir franchir des chemins enneigés. Il pleut et la neige fond sous nos pneus, mais elle est trop profonde pour nous permettre d'évoluer en pédalant. Une seule solution: pousser. Et c'est ce que nous allons faire pendant plus d'une heure. Il pleut, la neige rentre sous les sur-chaussures, les gants sont mouillés : ça caille ! Par moments nous tentons de remonter sur les vélos, mais il va nous falloir attendre de redescendre vers la vallée pour trouver des chemins sans neige. C'est alors, dans la première belle descente, alors que je viens de dévaler comme un boulet et que j'attends les autres, que Fred arrive, dépité et écorché. Sa poignée gauche s'est dérobée avec l'humidité, et il s'est retrouvé manchot en pleine descente: c'set l'embardée. Son tibia est choqué, et érraflé. Iil faut le soigner au plus vite. Nous redescendons donc au plus vite dans la vallée par les routes et les chemins de marcheurs, ce qui nous vaut de magnifiques passages trialisant entre les gros cailloux. Pour aider Fred (et surtout m'amuser) je remonte chercher son Bike et m'offre une fois de plus un joli tronçon à la pente prononcée.
Arrivés au logement : douche pour réchauffer tout le monde, soins pour le Fred. Sa blessure est douloureuse mais assez superficielle. Nous rôdons dans la ville pour trouver un point de sustentation, et atterrissons chez Mama, un grill-pizzeria que nous vous recommandons si vous passez à La Bresse. Après ces ripailles, nous retournons à notre nid, alors que la pluie ne cesse pas. Quelques courses au Super U local pour ravitailler en vin, saucisson et autres chips. Là, dilemne: repartir ou pas ? Et c'est notre éclopé qui nous convaincra de remonter sur nos machines. Nous voilà donc repartis pour l'itinéraire n°9. Si nous partions pour du VTT, c'était loupé: le n°9 longe la route principale par des routes secondaires avec seulement quelques courts passages en Tout-terrain. Nous montons jusqu'à la station de ski de Honeck, puis jusqu'au col qui la surplombe, toujours par la route. C'est en redescendant que nous tournons à gauche vers un chemin...enneigé. Et nous voilà repartis pour 1h de marche dans la neige, jusqu'à la station de Lispach, dont nous descendrons tout schuss la dernière piste en direction du lac. Le panorama est superbe, et trois canards barbotent sur le lac gelé. Après avoir demandé notre chemin à un automobiliste qui se demandait ce que 4 zigotos pouvaient faire là avec des vélos, nous descendons vers La Bresse par la route à 60Km/h.
Douche chaude, Jaccuzzi, sauna, resto, et poker jusqu'aux petites heures.
Vendredi matin: le Sauvignon laisse des traces, et le réveil est difficile. Nous émergeons lentement des limbes, pour prendre notre petit-déjeuner. Il ne pleut PAS. Du moins jusqu'au moment où nous décidons de mettre le nez dehors. Peu importe, nous sommes là pour rouler, et nous nous lançons vers un itinéraire aux altitudes moindresen espérant ne pas devoir remettre pied à terre, ou devrais-je dire pied à neige.
Nous voilà repartis pour le col de grosse Pierre avec ses 5 Km d'ascencion. Fred malgré sa blessure lance les hostilités et s'échappe, Laurent et moi attendons Nico, moins entraîné et qui traîne la patte, jusqu'à ce que celui-ci nous dépose sur les derniers hectomètres du col. Il cache bien son jeu. Nous entamons l'itinéraire fléché par de larges pistes pendant quelques Km, avant de nous retrouver dans...la neige à nouveau et impossible d'avancer. Après 20 min de poussette, je propose de biffurquer vers la vallée par des chemins descendants. Là, la gravité suffit à nous faire avancer, et il est presque possible de se diriger en plaçant le poids sur l'arrière. Plus bas La neige disparait, et nous entamons une jouissive descente dans la caillasse: LE PIED. En bas nous attendons Fred, qui n'est pas le plus technique des 4 et qui a été refroidi par sa chute de la veille. Quelques jolis chemins encore, mais surtout la pluie et la faim qui nous rattrapent, et nous nous arrêtons dans un resto au bas des pistes de Gerardmer, non sans avoir hésité: "si on s'arrête on ne repartira pas", pensions-nous, transis de froid et trempés. Une avenante serveuse nous propose un menu 3 services à 12€ qui nous allèche : Soupe CHAUDE, plat dont je ne me souviens pas , et île flottante.
Nous reculons le moment où il va nous falloir quitter ce havre de chaleur, pour affronter à nouveau la pluie et le froid, avec nos équipements toujours détrempés. Nico décide de rentrer par la route, il a trop froid. Fred, Laurent et moi nous reprenons l'itinéraire fléché, et nous aurons même l'occasion de rouler sur quelques singletracks, avant d'entamer l'autre versant du Col de Grosse Pierre. Il tombe des cordes. Nous entamons la descente vers La Bresse à tombeau ouvert, ne nous réchauffant qu'à l'idée que l'eau qui nous coule dessus sera bientôt remplacée par celle de la douche.
Nico est déjà là, propre et au chaud, il a écourté le "plaisir" d'1/2h.
C'est notre dernier soir sur place, et nous choisissons de le passer à Gerardmer. Le tenancier de notre halte du midi nous a recommandé le San Remo", et nous l'écouterons, à regret. Le lieu a été décoré par Patrick Juvet lui-même dans le plus pur style Vénitien-rococo, la patronne ne sait plus ce qu'est un sourire depuis longtemps, et le plat de Nico lui est servi froid. Heureusement la serveuse est plus sympa, et puis nous sommes assez de 4 pour mettre de l'ambiance.
Nous sortons de là ragaillardis, et cherchons un point de chute où passer un bon moment. Après un tour de la place principale, nous jetons notre dévolu sur un bar-karaoké, après que j'ai annoncé à mes pairs: "pas de problème, moi je chante !" Après une prestation digne de la nouvelle star sur Vivo per lei de la demoiselle en veste patchwork, se suivent quelques prestations casse-tympan par les pensionnaires du Home Fabiola du coin.
C'est alors que j'entre en piste pour 2 prestations "valables" selon les copains. Notre bière est finie, l'ambiance n'y est pas, nous quittons Gerardmer pour terminer la soirée au Poker dans notre appart'.
Je perdrai 7,5€ sur tout le séjour, mais c'était la première fois que je jouais, et j'ai tout de même gagné une part.
Sur le plan sportif le bilan est faible avec un objectif initial de 70-100 km/jour, mais vu les conditions, il nous était difficile de faire plus.
Heureusement le bilan humain est bien plus réjouissant, avec des moments de franche camaraderie.
C'est certain, on remettra cela.